Acte autorisé de psychothérapie

Dans l’exercice de la psychothérapie, un membre est autorisé, sous réserve des conditions et restrictions dont est assorti son certificat d’inscription, à traiter, au moyen d’une technique de psychothérapie appliquée dans le cadre d’une relation thérapeutique, un désordre grave dont souffre un particulier sur les plans de la pensée, de la cognition, de l’humeur, de la régulation affective, de la perception ou de la mémoire et qui est susceptible de porter gravement atteinte à son jugement, à son intuition, à son comportement, à sa capacité de communiquer ou à son fonctionnement social. Voir la Loi de 2007 sur les psychothérapeutes, article 4.

Autochtone

« Autochtone » signifie les membres des Premières Nations, des Métis et des Inuits du Canada.

Champ d’application

L’exercice de la psychothérapie consiste à évaluer et à traiter des troubles cognitifs ou affectifs ou des troubles du comportement par des méthodes de psychothérapie appliquées dans le cadre d’une relation thérapeutique fondée principalement sur la communication verbale ou non verbale. Voir la  Loi de 2007 sur les psychothérapeutes, article 3.

Contact direct avec le client (CDC)

Le contact direct avec le client est une activité au cours de laquelle le client et le thérapeute prennent directement et officiellement part au processus thérapeutique. Normalement, ce processus se produit en personne, mais d’autres formes de contact direct sont pertinentes, par exemple par téléphone, par Skype, par lien vidéo ou même par courriel (avec les considérations appropriées quant à la protection des renseignements personnels et à la confidentialité). Le client peut être une personne, un couple, une famille ou un groupe.

Le contact direct avec le client comprend aussi :

  • les entrevues pour l’admission, pourvu que cette activité soit de nature clinique et serve ensuite à déterminer la nature ou le déroulement de la thérapie;
  • les entrevues, l’administration d’un test ou une évaluation formelle faisant partie d’une interaction clinique avec le client;
  • l’animation ou la co-animation active des séances thérapeutiques.

Les actions suivantes ne sont pas considérées comme étant un contact direct avec le client :

  • l’observation de la thérapie sans y participer activement ou le suivi offert aux clients immédiatement après la séance observée;
  • la tenue des dossiers;
  • les activités administratives, y compris la rédaction de rapports;
  • l’évaluation psychométrique qui consiste principalement à procéder à l’évaluation, à attribuer un score et à rédiger un rapport en ayant peu ou pas d’interaction clinique avec le client;
  • l’offre ou la réception de supervision clinique et d’autres formes de supervision.

Remarque : une séance standard de 45 à 50 minutes compte pour une heure de CDC.

Date de la demande

La date de la demande renvoie à la date à laquelle l’Ordre reçoit la demande complète (pour l’inscription).

Différence entre la psychothérapie et le counseling

« L’exercice de la psychothérapie est différent du counseling, où le psychothérapeute donne de l’information, des conseils, des encouragements et des instructions, et aussi différent du counseling d’ordre spirituel qui est lié à la religion ou aux croyances religieuses. » HPRAC: New Directions, 2006; chapitre 7, Regulation of Psychotherapy. p. 208.

L’Ordre ne régit pas les conseillers ni le counseling. Cependant, la psychothérapie et le counseling peuvent être étroitement interreliés.

Heures d’exercice

Les heures d’exercice comprennent une grande variété d’activités professionnelles liées à l’exercice de la psychothérapie, comme :

  • le contact direct avec le client
  • la tenue des dossiers et la préparation liée au contact direct avec le client
  • le perfectionnement professionnel en psychothérapie
  • la supervision clinique à titre de personne supervisée
  • la supervision clinique offerte
  • la recherche ou la rédaction
  • l’enseignement
  • la gestion
  • la consultation
  • d’autres activités professionnelles qui ont une influence sur l’exercice de la psychothérapie.

Reconnaissance des droits acquis

La clause de la reconnaissance des droits acquis a été une voie différente, limitée dans le temps et menant à l’inscription pour les praticiens établis au Canada. Cette possibilité de reconnaissance des droits acquis s’appliquait pendant les deux années suivant la proclamation de la Loi de 2007 sur les psychothérapeutes et a visé les praticiens expérimentés dont la compétence sera évaluée à l’aide d’une série de critères différents de ceux appliqués aux candidats classiques. Cette voie d’inscription a fermé le 31 mars 2017 et n’est plus disponible.

Superviseur clinique

Superviseur clinique en Ontario

Avant la promulgation (avant le 1er avril 2015), un superviseur clinique est défini comme un praticien qui possède une vaste expérience clinique, généralement de cinq ans ou plus, dans la pratique de la psychothérapie.

Dans les trois ans suivant la promulgation (le 1er avril 2015 jusqu’au 31 mars 2018), le superviseur clinique est un praticien réglementé en psychothérapie, membre en règle de son ordre professionnel*, qui possède une vaste expérience clinique, généralement de cinq ans ou plus, dans la pratique de la psychothérapie et qui est compétent pour assurer la supervision clinique.

Trois ans après la promulgation (le 1er avril 2018 jusqu’à maintenant), le superviseur clinique est un praticien réglementé en psychothérapie, membre en règle de son ordre professionnel*, qui possède une grande expérience clinique généralement de cinq ans ou plus, dans la pratique de la psychothérapie et qui a démontré sa compétence en matière de supervision clinique.

Le comité d’inscription a approuvé les critères suivants pour démontrer la compétence en matière de supervision clinique:

  1. Le superviseur doit être membre en règle d’un ordre de réglementation dont les membres sont autorisés à exercer la psychothérapie.*
  2. Le superviseur doit posséder cinq ans d’expérience clinique.
  3. Le superviseur doit satisfaire à l’exigence de « pratique indépendante » de l’OPAO (avoir accumulé 1 000 heures de contact direct avec les clients et 150 heures de supervision clinique).
  4. Le superviseur doit avoir suivi 30 heures de formation dirigée en supervision clinique, qui peut comprendre des cours, une pratique supervisée à titre de superviseur clinique, un apprentissage individuel, entre pairs ou en groupe et une étude indépendante qui comprend des lectures structurées.
  5. Le superviseur doit fournir une déclaration signée attestant qu’il comprend les définitions de la supervision clinique, du superviseur clinique et du domaine d’exercice de la psychothérapie de l’OPAO.

Le personnel de l’OPAO peut demander une preuve des 30 heures de formation dirigée en supervision clinique ainsi qu’une lettre de vérification et une attestation décrivant l’approche du superviseur en matière de supervision.

Sur demande, un superviseur clinique devrait être en mesure de fournir une lettre à la personne supervisée attestant leur compétence, telle qu’énoncée dans les éléments 1 à 5 ci-dessus. Il n’est pas nécessaire de soumettre la lettre à l’OPAO, à moins qu’il ne soit expressément demandé par le personnel.

* Comprend l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, l’Ordre des ergothérapeutes de l’Ontario, l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario, l’Ordre des psychologues de l’Ontario, l’Ordre des travailleurs sociaux et des techniciens en travail social de l’Ontario.

Superviseur clinique à l’extérieur de l’Ontario

À l’extérieur de l’Ontario, un superviseur clinique est un praticien expérimenté en psychothérapie et qualifié pour assurer la supervision clinique dans son territoire.

Supervision clinique

La supervision clinique désigne la relation contractuelle dans laquelle un superviseur clinique s’engage aux côtés d’un supervisé à promouvoir l’épanouissement professionnel du supervisé; améliorer chez le supervisé l’utilisation sûre et efficace de la conscience de soi dans la relation thérapeutique; discuter de l’orientation de la thérapie; et protéger le bien-être du client.

La supervision clinique peut être individuelle, dyadique ou en groupe. La supervision de groupe peut comprendre la supervision structurée d’un groupe de pairs si elle est formelle et structurée, et si ce groupe comprend au moins un membre qui correspond à la définition de superviseur clinique de l’OPAO (voir ci-dessus).

La supervision structurée d’un groupe de pairs diffère de la supervision clinique de groupe en ce sens que cette dernière est dirigée par un superviseur clinique, alors que la première comprend au moins un membre qui serait admissible à titre de superviseur clinique, mais qui est un simple participant (et non le chef). La supervision structurée d’un groupe de pairs a souvent lieu dans un cadre institutionnel, mais peut être formalisée en dehors de ce cadre. La supervision informelle par les pairs, c.-à-d. une discussion non structurée sur les clients avec des collègues, n’est pas considérée comme une forme acceptable de supervision aux fins de l’inscription.

Utilisation sûre et efficace de soi (USES)

L’utilisation sûre et efficace de soi est l’une des compétences définissant l’exercice de la psychothérapie et renvoie à la capacité acquise par le thérapeute de comprendre son propre contexte et ses schémas d’interaction subjectifs qui guident sa participation à la relation thérapeutique avec le client. Elle renvoie également à l’utilisation auto réflective de sa personnalité, de ses intuitions, perceptions et jugements afin d’optimiser les interactions avec les clients au cours du processus thérapeutique.

Les traditions et les pratiques psychothérapeutiques liées au développement d’une utilisation sûre et efficace de soi dans la relation thérapeutique sont diverses. Certains candidats ont acquis cette compétence en faisant une psychothérapie personnelle. D’autres ont suivi des cours sur le sujet; il peut s’agir par exemple, de cours sur les antécédents et les dynamiques familiales personnels, sur l’anti-oppression et la diversité, les dynamiques de pouvoir, les limites relationnelles, la pratique expérientielle à titre de client ou le développement de relations interpersonnelles. D’autres peuvent s’être livrés à une pratique autochtone guidée et réflective, comme les quatre orientations directionnelles. Pour certains praticiens, cette compétence peut aussi s’acquérir dans une forme particulière de supervision clinique.